Un été de montagne russes, des hauts et des bas, des décisions douloureuses mais nécessaires à mon équilibre. Cet automne va voir la perte de mon nom marital, je vais devoir me pauser, (la faute est voulue), besoin de calme, de sérénité que je n'avais plus, de repos, de tranquilité. Une île déserte pour mettre l'esprit et le corps au repos, pour repartir neuve , muer de cette identité qui me colle à la peau depuis quelques décennies.
Un été qui m'a permis de comprendre que cette terre, était ma terre, qu'elle me nourrissait spirituellement, qu'elle était mon havre de paix.
Des retrouvailles avec les odeurs des sous-bois, avec les sapins, l'odeur de la résine, du bois fraichement tronconné, la sciure qui jalonne les sentiers, les coupes des forestiers, le ronronnement des tronconneuses, le bruit des feuilles que l'on foule, la fange noire de cette terre sanctifiée. M a Terre ! J'ai réalisé à quel point elle me manquait, elle m'avait manqué, à quel point il était bon de chausser journellement ses chaussures de montagne et partir sur les sentiers, par les tires, pour arpenter cette vallée si chère à mon coeur, croiser au détour d'une sente un chevreuil, des sangliers, des cerfs, un renard, des blaireaux, le cri d'un coucou qui s'envole, le bruissement du vent dans les grands arbres, le sapin qui pousse sous le frêne quand plus loin le sapin protège le frêne. Les fougères en remise d'animaux sauvages, toutes ces odeurs, toutes ces couleurs que j'avais oublié,ces ombres et lumieres, ces clairs et ces obscurs, la montagne, ma montagne ...